Tous les voyagistes proposent à leurs clients de souscrire des assurances facultatives, mais Lastminute a mis au point un système pour forcer la main des internautes. A tel point que l’UFC-Que Choisir assigne en justice le site internet pour « pratiques commerciales illicites, agressives et trompeuses », selon des informations du Parisien. L’association de consommateurs a été alertée par plusieurs internautes qui voyaient la note finale plus salée que prévue car une assurance s’était ajoutée sans leur consentement.

L’UFC-Que Choisir a elle-même passé commande pour découvrir la procédure illicite mise en place par Lastminute. Lors de l’achat d’un vol aller-retour  Paris-New York, dont le prix affiché dans le récapitulatif de commande était de 372,03 euros, une fenêtre pop-up apparaît juste après la saisie des données bancaires pour valider le paiement.
« A cet instant, le consommateur est certain d’avoir terminé sa commande, il pense que c’est une confirmation et il clique sur ‘j’accepte et je continue’. Or le site vient ainsi de rajouter une assurance », explique Raphaël Bartlomé, responsable juridique à l’UFC-Que Choisir au quotidien.
Le délai de rétractation ne s’applique pas aux assurances
La nature de ce pop-up a tout pour tromper le consommateur, puisque c’est en tout petit caractère qu’il est mentionné que « c’est votre dernière chance d’ajouter la protection totale pour 17,81 euros par personne et par trajet ». Soit près de 70 euros ajoutés sur la facture pour ce vol Paris-New York pour deux personnes.
Cette pratique est interdite par la loi.  « Le Code Civil dans son article 1127-2, dit que le contrat n’est valable que si le consommateur a pu valider le détail de sa commande et son prix total », détaille Raphael Bartlomé.
Il est donc interdit d’ajouter des services facturés une fois le récapitulatif de commande et le paiement validé.

« L’arnaque est tellement habile qu’elle va instiller le doute dans l’esprit du consommateur qui se dire après coup, en découvrant le nouveau montant dans un mail ou sur son relevé de compte bancaire, qu’il avait dû mal décocher la case de l’assurance », reconnaît le juriste de l’association.

Le consommateur est coincé et obligé de  payer car le délai de rétractation ne s’applique pas dans le cadre d’une assurance voyage.

En attendant que l’affaire soit tranchée par le tribunal judicaire de Paris, ce qui nécessitera plusieurs mois, l’UFC-Que Choisir appelle les internautes à la plus grande vigilance s’ils doivent passer commande sur Lastminute. Elle appelle les clients qui auraient subi cet ajout d’assurance à prendre contact avec elle via son site.

Outre-Manche, Lastminute applique le même stratagème pour vendre des assurances. Selon The Times, cette combine rapporterait 6 millions de livres sterling par an rien que pour le Royaume-Uni.