Il s’agit d’«une décision britannique que nous regrettons et qui entraînera une mesure de réciprocité», a réagi le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes.

C’est une décision que la France n’avait pas vraiment anticipée. Jeudi soir, le Royaume-Uni a annoncé que les personnes en provenance de France se rendant sur le territoire seront, dès samedi, soumises à une quarantaine de deux semaines. Une décision, concernant également d’autres pays et îles, qui fait suite à une inquiétante recrudescence de l’épidémie de coronavirus dans ces territoires. Les Britanniques se sont attiré la promesse d’une « mesure de réciprocité » de la part de Paris.

« Les statistiques montrent que nous devons retirer la France, les Pays-Bas, Monaco, Malte […] de notre liste de corridors de déplacements pour conserver des taux d’infection à la baisse », a indiqué le ministre des Transports, Grant Shapps, sur Twitter. « Si vous arrivez au Royaume-Uni de l’une de ces destinations après 4 heures GMT samedi, vous devrez vous isoler pendant 14 jours », précise-t-il.

Data shows we need to remove France, the Netherlands, Monaco, Malta, Turks & Caicos & Aruba from our list of #coronavirus Travel Corridors to keep infection rates DOWN. If you arrive in the UK after 0400 Saturday from these destinations, you will need to self-isolate for 14 days.— Rt Hon Grant Shapps MP (@grantshapps) August 13, 2020

Des vacanciers concernés

Paris a vivement réagi jeudi soir à cette annonce. Il s’agit d’« une décision britannique que nous regrettons et qui entraînera une mesure de réciprocité, en espérant un retour à la normale le plus rapidement possible », a tweeté le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune.

Une décision britannique que nous regrettons et qui entraînera une mesure de réciprocité, en espérant un retour à la normale le plus rapidement possible @Djebbari_JB https://t.co/6pA0qDQun6— Clement Beaune (@CBeaune) August 13, 2020

Cette mesure devrait également frapper de plein fouet les nombreux Britanniques se trouvant actuellement en vacances en France ou dans les autres pays européens concernés et pourrait provoquer un exode de vacanciers désireux d’échapper à cette contrainte à leur retour. Il est estimé qu’environ un demi-million de Britanniques se trouvent actuellement en vacances en France.

Elle intervient alors que les indicateurs de suivi de l’épidémie de Covid-19 en France « continuent de se dégrader », a indiqué jeudi la Direction générale de la Santé (DGS), avec un nombre de nouveaux cas confirmés qui « augmente régulièrement ». Sur les dernières 24 heures, 2669 nouveaux cas ont été détectés (contre 2524 mercredi), a-t-elle noté dans son point quotidien.

Des « corridors de déplacement »

Londres avait initialement imposé une quarantaine à tous les voyageurs arrivant sur son sol, avant d’opter finalement pour la création de « corridors de déplacement » exemptant certains pays d’origine de l’obligation de s’isoler.

La quarantaine a été réintroduite fin juillet pour les passagers en provenance d’Espagne. Cette décision avait pris de court les compagnies aériennes, ainsi que des milliers de Britanniques sur le point de partir en vacances. La quarantaine a également été réintroduite la semaine dernière pour les personnes arrivant d’Andorre, de Belgique et des Bahamas.

Le pays lâche du lest

La Grande-Bretagne, pays d’Europe le plus touché par le virus, déplore à ce jour plus de 41 000 décès. Et son Premier ministre, Boris Johnson, y a été vertement critiqué pour sa gestion de la crise sanitaire.

Parallèlement, Londres a annoncé la réouverture en Angleterre des casinos, bowlings et patinoires en extérieur. Les théâtres et salles de spectacles pourront également rouvrir en maintenant la distanciation sociale entre les clients. Le gouvernement a aussi annoncé le doublement de l’amende imposée à ceux qui « passent de manière répétée outre les règles de port du masque », à un maximum de 3200 livres (3500 euros). AFP