Un passager réclame un million à Brussels Airlines

C’est un bagage qui vaudrait de l’or. Ou plus exactement 1,012 million de dollars, soit la somme que réclame son propriétaire, un passager libérien, à la compagnie belge Brussels Airlines. D’après ses avocats, la perte de ce sac aurait chamboulé la vie de Moiffie Kanneh au point que ce dernier exige des dédommagements importants. « Notre département juridique est effectivement en contact avec ce voyageur dont le bagage n’a pas été retrouvé malgré toutes les recherches nécessaires », explique-t-on auprès de la compagnie belge.

Tout remonte à cet été. Moiffie Kanneh, employé des Nations unies au Libéria, décide de voyager aux Etats-Unis pour rendre visite à sa famille. Il choisit Brussels Airlines, une compagnie en vue dans le pays, et fait escale à Bruxelles. A son retour à Freetown, capitale du Libéria, l’homme ne retrouve pas son bagage sur le tapis roulant. La compagnie belge lui explique que sa valise a sans doute été malencontreusement placée dans un autre vol et lui propose d’attendre quelques jours.

Mais le bagage n’arrive pas et, en vue d’un dédommagement, l’employé de l’Onu est invité à remplir un formulaire en répertoriant l’ensemble des objets se trouvant dans sa valise. Montres, appareils photo, plusieurs smartphones, habits et médicaments, le Libérien estime que son bagage vaut plus de 12 000 dollars. Après avoir envoyé plusieurs courriers à Brussels Airlines, « restés sans suite », d’après sa version des faits relayée par la presse libérienne, il décide d’attaquer la compagnie en justice.

Et là, surprise, le voyageur malchanceux ne réclame pas 12 000, mais plus d’un million de dollars. Ces avocats estiment, en effet, que le Libérien a subi des dommages et préjudices importants, dont « une sérieuse atteinte à sa réputation », une « humiliation » ou encore de « l’angoisse mentale. »

« Il ne peut plus se déplacer librement »

Aux Etats-Unis, plusieurs proches de M. Kanneh lui auraient ainsi confié des objets à apporter à leurs familles au Libéria. Mais ces derniers, ne voyant pas leurs objets arriver, n’ont pas cru à une perte de bagage, mettant en doute la parole de M. Kanneh. Au point que l’homme ne pourrait plus « se déplacer librement » dans son quartier. « Partout où il va, on lui demande où sont ces objets disparus », explique l’un de ses avocats.

Du côté de la compagnie belge, on estime être dans son droit. « Nous avons respecté la Convention de Montréal qui prévoit le dédommagement de 1131 DTS ( NdlR, droits de tirage spéciaux soit environ 1 300 euros) en cas de perte d’un bagage. Nous spécifions également toujours à nos passagers de déclarer au préalable les objets de valeur à l’aéroport. Ce voyageur ne l’a pas fait. » M. Kanneh touchera-t-il son million ? Réponse devant les tribunaux de Freetown dans les prochaines semaines